On soutient l’asso “En mode climat”. Voilà pourquoi.
Le 11 août 2023
On donne 10 000€ à l’association En Mode Climat, et on vous explique pourquoi.
Chez Asphalte, on essaye depuis 2016 de vous proposer une alternative dans la manière de produire et de consommer les vêtements. On essaie de passer ensemble à une nouvelle ère. Celle qui succèdera à la fast fashion : la slow fashion. Une mode qui garde le plaisir de l’habillement, mais avec moins de frénésie, et plus de sens.
Alors on travaille dur pour vous créer des pièces qui durent longtemps, qui sont fabriquées en Union Européenne dans de bonnes conditions et qui ne bousillent pas la planète, ni la santé des gens qui travaillent dessus. Pour que ce ne soient pas des mots en l’air, depuis 2020, on vous affiche sur chaque page produit son impact environnemental et la traçabilité de toutes ses étapes de fabrication.
Si vous ne l’aviez pas vu, voilà à quoi ça ressemble :
Ça par exemple, c’est l’impact de l’un de nos T-Shirts.
Bien sûr on n’est pas les seuls à aller dans cette direction et à faire attention à ce qu’on vous propose. Malheureusement, la majorité des vêtements fabriqués dans le monde ne sont pas produits de cette manière.
Too fast & too furious
Quand on a la volonté de transformer l’industrie petit à petit dans le bon sens, ça nous fait mal au coeur de voir Shein débouler en France et faire carton plein. Ça nous chiffonne de lire les quantités titanesques que la fast fashion produit à l’autre bout du monde et déverse sur le marché européen. Ca nous met en boule. Probablement que vous aussi d’ailleurs, si vous lisez ça.
Au fond, c’est quoi le problème avec ces marques de la fast Fashion ?
- Comment elles fabriquent : en produisant à l’autre bout du monde dans des pays qui protègent peu ou pas l’environnement, et avec une main d'œuvre mal payée, les coûts de production sont très faibles. C’est ce qui leur permet de pratiquer des prix dérisoires, c’est la vraie raison pour laquelle un t-shirt est parfois moins cher qu’un verre au bar.
- Comment elles vendent : renouvellement des collections, usage de promos intensif, largeur de gamme démentielle, tag sur des post instas pour dire que vous avez une réduc (oui on sait que ça vous est déjà arrivé)… les marques de fast fashion font tout ce qu’elles peuvent pour nous faire acheter des choses dont on n’a pas besoin.
En vendant peu cher, et en incitant en permanence à consommer, la fast fashion pousse à la surconsommation.
Résultat : en 2023 un français achetait en moyenne 50 vêtements neufs par an… soit 2 fois plus que dans les années 80.
C’est ça le vrai problème écologique de la mode : c’est que la fast fashion produit et fait consommer beaucoup beaucoup trop de vêtements.
Et ces vêtements arrivent sur le marché européen, avec autant de barrières à l’entrée que les nôtres.
Et ça, c’est une concurrence déloyale pour les marques de la slow fashion.
Pourquoi ? Voilà pourquoi :
David Vs Goliath
Résultat : pour une marque comme Asphalte, c’est pratiquement un désavantage commercial d’essayer de faire bien.
- Quand on relocalise, nos vêtements deviennent bien plus chers que ceux fabriqués à bas coût à l’autre bout du monde.
- Quand on décide de ne pas faire de soldes ou des promotions, les « prix cassés » attirent les clients ailleurs.
- Quand on renonce au concept de collections afin de moins pousser à la consommation, d’autres marques renouvellent les leurs toujours plus rapidement, nous prenant ainsi des parts de marché.
Bref, pour nous, essayer de bien faire revient à se mettre des bâtons dans les roues.
Il y a aujourd’hui un avantage économique à produire de manière irresponsable. Une « prime au vice ».
Et à la fois, qu’est ce qu’on peut y faire ? C’est David contre Goliath. Les géants de la fast fashion n’ont a priori rien à faire ou à craindre d’un petit Asphalte haut comme trois pommes qui n’est pas d’accord.
Mais alors qu’est-ce qu’on peut faire ?
Seuls, pas grand chose. Comme souvent.
Mais si on se regroupait ? On n’est pas la seule marque du coin à vouloir changer les choses, loin de là. Il y a des centaines de marques qui essaient de remonter le courant tels un banc de saumons en eaux vives. Tous ensemble, on pourrait peut-être essayer de faire la différence, de peser dans la balance.
Et c’est là que Julia intervient.
En Mode Climat
Julia Faure, c’est la cofondatrice de la marque Loom, mais aussi la créatrice de l’association En Mode Climat. Le but d’En Mode Climat en une phrase : “Changer les lois, pour que la mode réduise ses émissions de CO2.”
Et pour y arriver, une seule solution : que des lois pénalisent les mauvaises pratiques des marques, en particulier celles de la fast fashion.
Pour réduire le volume de vêtements vendus :
- Augmenter les prix des produits les plus low-cost, et ainsi sortir la mode de l’ère du jetable
- Diminuer les incitations à consommer, liées à la fréquence de renouvellement des modèles ou aux promotions systématiques.
Pour relocaliser :
- Mettre en place des tarifs douaniers ou barrières douanières pour favoriser les pays où le mix énergétique est moins carboné.
- Inciter les consommateurs à acheter des vêtements issus de pays où le mix énergétique est moins carboné, via une modulation de l’éco-contribution et un affichage environnemental clair.
Pour réparer :
- Encourager les marques de vêtements à créer des produits réparables et à la réparation de leurs propres vêtements.
Bon, autant vous dire qu’on est bien d’accord avec ça. Et comme on n’est pas parfait, on aimerait bien que la loi nous pousse à faire mieux, nous aussi, sans que cela nous désavantage.
C’est pour cette raison qu’on a décidé de rejoindre le collectif En Mode Climat et de donner les recettes de notre dernière vente d’archives à l’association. Pour aider à porter la voix des centaines de petites marques comme nous qui veulent faire changer la donne, en changeant la loi.
Merci à En Mode Climat d’exister.
Et si vous voulez aider le collectif ou en savoir plus, rendez-vous sur le site : https://www.enmodeclimat.fr/. D’ailleurs, si le projet vous parle, vous pouvez même faire un don, c’est une petite structure avec peu de moyens, donc chaque euro est précieux.
Très bonne journée,
Asphalte